Avancées de la recherche

2 molécules prometteuses pour la réparation de la myéline

Un travail financé par France Sclérose en plaques a permis de proposer une nouvelle approche : utiliser les connaissances actuelles pour identifier, parmi des médicaments ceux qui pourraient à la fois stimuler la réparation de la myéline et réduire l’inflammation.

2 molécules prometteuses pour la réparation de la myéline

 La sclérose en plaques (SEP) est une maladie complexe qui affecte le système nerveux central. Elle se manifeste par des lésions où la myéline – une couche protectrice des neurones – est détruite, ainsi que les cellules qui la produisent, appelées oligodendrocytes. Ces dommages sont causés par une réaction excessive du système immunitaire.
Malgré les avancées réduisant ces attaques immunitaires, il n’existe pas encore de traitement efficace pour réparer la myéline, un processus appelé remyélinisation. Bien que le corps puisse parfois régénérer la myéline, cette capacité diminue avec l’âge, souvent à cause d’une inflammation chronique du cerveau. Cela entraîne des handicaps irréversibles pour les patients.

Dans un travail financé par France Sclérose en plaques et récemment publié dans la revue scientifique Nature Communications, l’équipe du Dr Carlos Parras (Institut du cerveau, Paris) a proposé une nouvelle approche : utiliser les connaissances actuelles sur les oligodendrocytes et la myéline pour identifier, parmi des médicaments déjà utilisés contre d’autres maladies, ceux qui pourraient à la fois stimuler la réparation de la myéline et réduire l’inflammation. Pour cela, ils ont utilisé des outils informatiques combinés à des expériences en laboratoire.
Cette méthode leur a permis de sélectionner deux médicaments prometteurs : la leucovorine et la dyclonine.

Dans des modèles expérimentaux reproduisant les lésions de la sclérose en plaques, ces deux médicaments ont montré qu’ils : (1) stimulent la production de nouvelles cellules réparatrices (oligodendrocytes), tout en maintenant le stock de cellules précurseurs d’oligodendrocytes ;
(2) réduisent l’inflammation en agissant sur une population de cellules immunitaires spécifiques du cerveau, la microglie, qui joue également un rôle dans l’élimination des débris de myéline.

Ces médicaments sont déjà approuvés pour d’autres pathologies, signifiant qu’ils ont un profil de sécurité sûr. Cette donnée pourrait accélérer leur utilisation dans des essais cliniques pour les personnes atteintes de SEP. Si ces essais confirment leur efficacité, ils pourraient offrir une solution innovante pour prévenir, voire réparer, les handicaps graves liés à cette maladie.

Bien que ces résultats aient été obtenus dans des modèles expérimentaux de sclérose en plaques, ils ouvrent de nouvelles perspectives et apportent un espoir renouvelé aux personnes touchées par la SEP.

Pharmacogenomic screening identifies and repurposes leucovorin and dyclonine as pro-oligodendrogenic compounds in brain repair

JB Huré & collaborateurs, France. Nature communication, novembre 2024.

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