Avancées de la recherche

SEP et ménopause : un lien entre hormones et progression de la maladie ?

Une étude finlandaise explore les effets des variations hormonales sur l’évolution de la sclérose en plaques chez les femmes ménopausées. Les résultats suggèrent qu’un faible taux d’estradiol pourrait être associé à une atrophie cérébrale plus marquée et à une accélération de la progression de la SEP. Des données préliminaires à prendre en compte dans la prise en charge, même si elles doivent encore être confirmées par des études plus larges.

SEP et ménopause : un lien entre hormones et progression de la maladie ?

Etude sur la progression chez la femme ménopausée atteinte de SEP

La progression de la sclérose en plaques coïncide temporellement avec la ménopause. Mais les changements dans l'évolution de la maladie sont-ils liés aux changements dans les concentrations d'hormones reproductrices ?
 
Les auteurs ont étudié l'association des taux hormonaux au moment de la ménopause avec les biomarqueurs liés à la progression de la SEP.
 
Ils ont aussi évalué les changements dans les taux sériques de chaîne légère des neurofilaments et de protéine acide fibrillaire gliale, deux biomarqueurs de la neurodégénérescence pendant le traitement hormonal de la ménopause.
 
Les taux sériques initiaux d'hormones reproductrices (estradiol, hormone folliculo-stimulante et d'hormone lutéinisante) ont été mesurés chez des femmes ménopausées atteintes de SEP (n = 16) et des témoins sains (n = 15). Les associations entre les taux d'hormones et les biomarqueurs, l'échelle de handicap (EDSS), la charge lésionnelle et les volumes cérébraux ont été analysées statistiquement.
 
Les résultats montrent que dans le groupe SEP :
  • l'estradiol avait une corrélation positive avec les volumes cérébraux et une corrélation inverse avec la charge lésionnelle et les biomarqueurs, mais aucune corrélation avec le score de handicap.
  • les associations entre un faible taux d'estradiol et un biomarqueur élevé et un faible volume cérébral étaient indépendantes de l'âge.
 Les auteurs concluent que les résultats préliminaires suggèrent qu'un faible taux d'estradiol chez les femmes ménopausées atteintes de SEP est associé, indépendamment de l'âge, à une atrophie cérébrale plus prononcée et à une modification de l’environnement cérébral expliquant en partie la progression plus rapide de la SEP après la ménopause.
 
Ce résultat est cependant à confirmer, le nombre de femmes incluses dans l’étude étant faible.
 
L. Juutinen et collaborateurs, Finland. Mult Scler Relat Disord. Mai 2024

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