Avancées de la recherche

Une découverte qui éclaire les mécanismes cachés de la sclérose en plaques progressive

Des chercheurs ont identifié un nouveau type de cellule impliqué dans la sclérose en plaques progressive. Cette avancée majeure ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques pour freiner la progression de la maladie.

Une découverte qui éclaire les mécanismes cachés de la sclérose en plaques progressive

Des cellules gliales “associées à la maladie” pourraient entretenir une inflammation chronique dans le cerveau

La sclérose en plaques progressive se caractérise par un processus inflammatoire persistant et inadapté, impliquant de nombreux acteurs cellulaires.
Des chercheurs de l'Université de Cambridge, au Royaume-Uni, et du National Institute on Aging, aux États-Unis ont créé en laboratoire des cellules souches neurales à partir de cellules de peau de patients atteints de SEP progressive. Ces cellules ont été reprogrammées pour redevenir des cellules semblables à celles du cerveau tout en préservant les modifications épigénétiques (modifications qui régulent l'activité des gènes, mais n'impliquant pas de modification de la séquence d'ADN et pouvant être transmis lors des divisions cellulaires. Contrairement aux mutations qui affectent la séquence d'ADN, les modifications épigénétiques sont réversibles). En étudiant leur fonctionnement, les chercheurs ont découvert des modifications spécifiques du matériel génétique chez les personnes atteintes, notamment sur des gènes impliqués dans le métabolisme des graisses et la réponse aux interférons, des molécules liées au système immunitaire. 

En analysant ces cellules une par une, les chercheurs ont identifié un nouveau type de cellule, appelé cellule gliale radiaire associée à la maladie (DARG). Ces cellules se comportent de façon anormale : elles vieillissent prématurément (phénomène appelé sénescence) et réagissent très fortement aux signaux inflammatoires, notamment l’Interféron. De plus, elles peuvent influencer les cellules voisines et les pousser, elles aussi, à devenir inflammatoires et vieillir prématurément. Ce mécanisme a pu être bloqué en laboratoire grâce à des traitements qui luttent contre les effets du vieillissement.

Les mêmes types de cellules gliales radiaires associées à la maladie - DARG ont été retrouvées dans le cerveau de patients atteints de la sclérose en plaques progressive, situées près des zones de lésions chroniquement actives, là où l’inflammation persiste.

Ces résultats suggèrent que les cellules gliales radiaires associées à la maladie pourraient entretenir une inflammation silencieuse mais continue, jouant ainsi un rôle clé dans la dégénérescence des cellules du système nerveux central. 
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques, en ciblant ces cellules pour ralentir ou stopper la progression de la maladie.

Bonne nouvelle : cette découverte suggère que ces cellules pourraient jouer un rôle central dans la persistance de l’inflammation et la dégénérescence nerveuse et, donc, devenir une nouvelle cible thérapeutique prometteuse.

Source : Bongsoo P et collaborateurs, Etats-Unis et Royaume-Uni. Neuron, octobre 2025.

À retenir :

  • Cette avancée aide à mieux comprendre comment la maladie progresse et pourrait, à terme, permettre de ralentir ou stopper sa progression.
  • Découverte majeure : des cellules “DARG” pourraient entretenir une inflammation silencieuse dans le cerveau. Les cibler pourrait offrir de nouvelles solutions contre la SEP progressive.

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C’est les accompagner, les rassurer, les écouter.
Mon rôle, c’est d’être là, pour eux, à chaque étape.
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Neurologue