Avancées de la recherche

Une piste pour mieux prédire les poussées de SEP

Celle des cellules régulatrices qui deviennent aggravantes. Avec le financement Émergence réseau 2020 de 450.000 € sur 3 ans, France Sclérose en Plaques soutient l’équipe du Pr Nicolas Fazilleau à Toulouse. Leur recherche bouleverse notre vision des cellules immunitaires, révélant qu’elles pourraient aggraver la maladie mais aussi servir de biomarqueur prédictif des poussées. Une avancée majeure pour anticiper et mieux traiter la sclérose en plaques.

Une piste pour mieux prédire les poussées de SEP

actualitéProjet Émergence France Sclérose en Plaques

SEP : des cellules immunitaires pourraient-elles prédire les poussées ?

L’étude publiée par l’équipe toulousaine de Nicolas Fazilleau porte sur les lymphocytes T régulateurs folliculaires, traditionnellement connus pour leur rôle inhibiteur dans la production d’auto-anticorps et la prévention de maladies auto-immunes telles que le lupus ou le syndrome de Sjögren.
De manière inattendue, leurs résultats démontrent que ces cellules, bien que régulatrices, peuvent au contraire aggraver la sévérité de la sclérose en plaques – pathologie également auto-immune du système nerveux central caractérisée par des phases de rémission et de poussée.

À l’aide d’un modèle murin préclinique, ils ont élucidé les mécanismes cellulaires et moléculaires à l’origine de cet effet pathogène. Ils ont notamment montré que ces lymphocytes T favorisent la sortie des cellules B des organes lymphoïdes en modulant l’expression de la molécule S1PR2 à leur surface. Cette libération permet aux cellules B de migrer vers le système nerveux central, où elles contribuent à l’inflammation et à l’aggravation de la maladie.

Leurs découvertes présentent plusieurs aspects novateurs :

  • Elles révèlent qu’une population T normalement protectrice peut paradoxalement favoriser l’auto-immunité. Ce mécanisme pourrait également être impliqué dans d’autres pathologies auto-immunes mais reste à être évalué.
  • La fréquence accrue de ces cellules T folliculaires régulateurs dans le sang pourrait constituer un biomarqueur prédictif des poussées de scléroses en plaques, permettant d’anticiper l’évolution de la maladie et d’adapter les traitements.
  • La modulation de l’expression de S1PR2 sur les cellules B représente une cible thérapeutique inédite pour cette pathologie.

Martinez F et collaborateurs, France.
Follicular regulatory T cells promote experimental autoimmune encephalomyelitis by supporting B cell egress from germinal centers. Science Translational Medicine.
27 août 2025

Focus sur les chercheurs :

Dr Nicolas Fazilleau (INFINITy, Toulouse)
Pr Laure Michel (CHU de Rennes)
Dr Nathalie Schmitt (ImmunoConcEpT, Bordeaux)

Pour la recherche et les patients, ce que cela peut apporter :

Ce projet ouvre la voie à des avancées concrètes pour les personnes atteintes de sclérose en plaques. En identifiant un nouveau biomarqueur sanguin, les chercheurs espèrent anticiper les poussées et adapter plus rapidement les traitements. De plus, la molécule S1PR2 pourrait devenir une cible thérapeutique innovante, offrant de nouvelles perspectives pour limiter la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie des patients.

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Ils témoignent

Derrière chaque sclérose en plaques, il y a une histoire. Patients, patientes et professionnels de santé témoignent ici de leur vécu avec la sclérose en plaques : des parcours sincères, des défis, mais aussi de l’espoir.

J’ai été diagnostiquée de la SEP à 23 ans. tout s’est un peu effondré au début, mais aujourd'hui, avec les traitements et un bon suivi, je vis quasi normalement. La maladie m’a appris à mieux écouter mon corps, à ralentir quand il le faut, et à savourer les moments où tout va bien. Je refuse de laisser la SEP définir qui je suis.

Emma
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Apprendre que j’avais une forme progressive a été un bouleversement. Ce n’est pas facile de voir mon quotidien changer petit à petit, mais j’ai appris à réinventer ma façon de vivre. Je me suis entouré d’un réseau solide, et je trouve du réconfort dans les petits progrès. Il y a des jours difficiles, bien sûr, mais je continue d’avancer, à mon rythme.

Stéphane
Patient

Être neurologue, c’est bien plus que poser un diagnostic à mes patients.
C’est les accompagner, les rassurer, les écouter.
Mon rôle, c’est d’être là, pour eux, à chaque étape.
Parce que la sclérose en plaques ne se combat pas seul : on avance ensemble, patients et soignants, avec confiance, énergie et espoir.

Renaud
Neurologue