La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire du système nerveux central, au même titre que certaines maladies apparentées, telles que les neuromyélites optiques (NMO), les MOGAD ou les EMAD. C’est également une maladie neurologique, chronique et dégénérative comme la maladie de Lyme ou la SLA (connue en France sous le nom de « maladie de Charcot »). Connaître et distinguer ces maladies permet de poser un diagnostic plus précis et d’adapter leur prise en soins.

La démyélinisation est la destruction partielle, voire totale, de la gaine de myéline, la couche graisseuse qui recouvre les fibres nerveuses dans :

Or, la gaine de myéline joue un rôle clé dans :
Ces maladies peuvent se développer en raison de divers facteurs génétiques, immunitaires et/ou environnementaux.
Comprendre leurs différences est essentiel pour un dépistage et un traitement précoces.
Les troubles du spectre de la neuromyélite optique (NMO et NMOSD-AQP4) / (MOGAD
La neuromyélite optique (NMO et NMOSD-AQP4)
La NMO est une maladie démyélinisante du système nerveux central, beaucoup plus rare que la SEP. Elle apparaît généralement aux alentours de 40 ans (même si toutes les tranches d’âge peuvent être
concernées) et touche majoritairement les femmes (9 femmes pour 1 homme).
On distingue la neuromyélite optiques à anticorps anti-AQP4 (NMOSD AQP4+), reconnue maintenant comme une maladie à part entière, de la neuromyélite optique séronégative (NMSO).
Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre. Ils apparaissent la plupart du temps sous forme de « poussée ». Celle-ci est souvent très sévère et handicapante.
Symptômes fréquents :
Diagnostic : il repose sur la recherche d’anticorps anti-aquaporine 4 (AQP4) et de lésions inflammatoires du système nerveux central à l’IRM (orbitaire, cérébrale et médullaire).
Traitements : les poussées (apparition de nouveaux symptômes ou aggravation de symptômes existants durant plus de 24 heures) doivent être traitées en urgence avec des corticoïdes et parfois des échanges plasmatiques. Il existe également des traitements de fond et des traitements symptomatiques (médicaments, thérapies spécifiques et/ou prise en charge en rééducation).
La maladie du spectre des anticorps anti-MOG (MOGAD)
La MOGAD est une maladie auto-immune, touchant uniquement le système nerveux central et connue depuis peu grâce aux progrès des techniques d’immunologie. Comme la NMO, elle appartient au spectre des neuromyélites optiques mais sa présentation clinique et son mode évolutif en font une entité à part. Également plus rare que la SEP, elle touche préférentiellement les enfants et l’adulte jeune, mais il existe des formes à début très tardif, après 80 ans.
Symptômes fréquents :
Diagnostic : il repose sur une analyse des signes cliniques et radiologiques et la détection des anticorps anti-MOG.
Traitements : comme pour la NMO, la poussée est une urgence médicale. À la fin de la poussée, un traitement est généralement mis en place pendant trois à six mois pour prévenir le risque de récidive précoce.
À noter que chez l’enfant de moins de 10 ans, la présentation clinique est différente et peut être très impressionnante (troubles de la conscience, crises d’épilepsie et parfois coma). Alors que la majorité des MOGAD de l’adulte vont évoluer par poussée, les formes monophasiques ne sont pas rares, notamment chez l’enfant. La question du traitement est complexe.
L’EMAD est une maladie inflammatoire rare, démyélinisante, touchant le système nerveux central. Elle est liée à un mécanisme auto-immun et survient classiquement à la suite d’un épisode infectieux (viral ou bactérien), après un intervalle de quelques jours ou quelques semaines. Cette affection concerne principalement les enfants et les adolescents (plus souvent les enfants de moins de 10 ans).
Symptômes fréquents :
Diagnostic : il repose sur l’analyse clinique ainsi que l’IRM cérébrale et médullaire. La ponction lombaire et les tests sanguins permettent d’éliminer les diagnostics différentiels.
Traitements : par corticoïdes (en intraveineuse, puis généralement par voie orale) et, si cela n’est pas suffisant, par échanges plasmatiques.
France Sclérose en Plaques est un acteur clé de la recherche sur la SEP et de toutes les maladies apparentées en France. Vous souhaitez soutenir la recherche ?
Certaines maladies neurodégénératives (c’est-à-dire les maladies chroniques progressives qui touchent le système nerveux central) sont parfois confondues avec la sclérose en plaques. Pourtant, elles se distinguent sur différents aspects et ne posent donc généralement pas de difficulté de diagnostic.
La sclérose latérale amyotrophique (SLA)
Il peut y avoir une confusion entre la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et la sclérose en plaques (SEP) en raison de leur nom (sclérose) et appellation. En effet, la SLA est également appelée « maladie de Charcot » en France. Or, le professeur Jean-Martin Charcot, fondateur de la neurologie, est l’un des premiers à avoir décrit la sclérose en plaques.
De plus, la SLA présente plusieurs similitudes avec la SEP :
En revanche, elle se distingue de la SEP sur différents aspects et ne pose donc généralement pas de problème de diagnostic différentiel :
La maladie de Lyme, également nommée « borréliose de Lyme », est une maladie infectieuse transmise par les tiques.
Trois raisons peuvent expliquer que la maladie de Lyme et la SEP soient parfois confondues :
Généralement, la démarche diagnostique (signes cliniques, examen attentif de l’IRM cérébrale, ponction lombaire…) permet de bien distinguer les deux maladies et d’orienter le diagnostic vers l’une ou l’autre.
Les critères diagnostiques de plus en plus précis, les avancées scientifiques et les diagnostics différentiels (pour envisager et/ou exclure d’autres pathologies) permettent généralement de poser un diagnostic de plus en plus précoce et précis et ainsi d’éviter les erreurs médicales.
Un enjeu de taille puisqu’un diagnostic précoce est nécessaire une prise en charge adaptée et la mise en place des traitements pour ralentir l’évolution de la maladie au plus tôt.
France Sclérose en Plaques est aujourd’hui un acteur clé de la recherche sur la SEP en France. Avec une ambition forte : éradiquer la sclérose en plaques et les maladies apparentées en donnant aux chercheurs et aux professionnels de santé les moyens d’agir.
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