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Tabagisme et SEP, les différences liées au sexe

La sclérose en plaques (SEP) est nettement plus fréquente chez les femmes, avec un ratio de trois femmes pour un homme. Par ailleurs, une augmentation plus importante de l’incidence de la SEP (nombre de nouveaux cas par an) a été observée chez les femmes dans les études réalisées depuis 2000.

Tabagisme et SEP, les différences liées au sexe

Tabagisme et sclérose en plaques, les différences homme-femme

Les différences liées au sexe dans la susceptibilité à la SEP et son évolution sont régulièrement rapportées comme résultant de facteurs génétiques, épigénétiques (facteurs modifiant l’expression des gènes sans changer la séquence ADN) et hormonaux. De plus, certains facteurs liés au mode de vie (exposition à des facteurs environnementaux, habitudes quotidiennes, etc.) pourraient influencer l’apparition de la maladie et moduler son évolution clinique. Dans cette perspective, les différences observées entre les hommes et les femmes pourraient être liées non seulement à des facteurs biologiques, mais aussi à des comportements et activités associés au genre.

Plusieurs facteurs liés au mode de vie, comme le tabagisme et la pollution de l’air, pourraient contribuer à la susceptibilité à la sclérose en plaques de manière spécifique selon le sexe.

Le tabagisme est associé à un risque accru de développer une sclérose en plaques. Ce risque est lié à la quantité de cigarettes consommées. Cet effet est attribué aux composants nocifs de la fumée de tabac, qui favorisent le stress oxydatif, l’inflammation pulmonaire et des altérations des réponses immunitaires, conduisant finalement à une auto-immunité accrue. Le tabagisme passif, la pollution de l’air et l’exposition aux solvants organiques pourraient également être des déclencheurs du développement de la maladie.

Les études explorant les différences liées au sexe dans le tabagisme ont rapporté des résultats contradictoires. Toutefois, une augmentation du tabagisme chez les femmes et une diminution chez les hommes ont été observées au cours des dernières décennies, suggérant que le tabagisme pourrait contribuer à l’écart croissant entre les sexes pour les nouveaux cas. Cependant, cette différence de susceptibilité liée au tabagisme dépendrait non seulement des changements de comportements, mais aussi des différences biologiques liées au sexe, indiquant une sensibilité féminine accrue aux effets nocifs du tabac.
Quant au tabagisme passif, les données actuelles ne soutiennent pas l’existence d’une différence spécifique selon le sexe dans le risque de SEP. Aucune étude à ce jour n’a évalué l’effet du sexe sur le risque lié à la pollution de l’air ou aux solvants organiques. 
La sensibilité accrue aux maladies inflammatoires et auto-immunes chez les femmes résulte à la fois de facteurs génétiques, notamment les gènes liés aux chromosomes sexuels, de modifications épigénétiques et d’influences hormonales, particulièrement pertinentes après la puberté et avant la ménopause.
En plus d’être un facteur de risque pour le déclenchement de la SEP, le tabagisme a également été montré comme influençant la progression de la maladie après le diagnostic de SEP. En effet, plusieurs études ont rapporté une association entre le tabagisme et une augmentation du handicap neurologique ou la conversion d’un syndrome cliniquement isolé (CIS) en SEP définie, ou de la SEP récurrente-rémittente (à poussées) en SEP secondairement progressive. Chaque année supplémentaire de tabagisme après le diagnostic de SEP est associée à une progression 4,7 % plus rapide vers la forme progressive.

L’exposition à long terme aux polluants atmosphériques a été associée à un risque accru de poussées, à un nombre plus élevé de lésions rehaussées au gadolinium à l’IRM, à une progression plus rapide du handicap et à des taux d’hospitalisation plus élevés chez les patients atteints de SEP.

Sex-related differences in lifestyle factors affecting Multiple Sclerosis susceptibility and disease progression
Elena Barbuti et collaborateurs, Italie, Brain Sciences, octobre 2025

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Ils témoignent

Derrière chaque sclérose en plaques, il y a une histoire. Patients, patientes et professionnels de santé témoignent ici de leur vécu avec la sclérose en plaques : des parcours sincères, des défis, mais aussi de l’espoir.

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Emma
Patiente

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Être neurologue, c’est bien plus que poser un diagnostic à mes patients.
C’est les accompagner, les rassurer, les écouter.
Mon rôle, c’est d’être là, pour eux, à chaque étape.
Parce que la sclérose en plaques ne se combat pas seul : on avance ensemble, patients et soignants, avec confiance, énergie et espoir.

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Neurologue